Wednesday, April 07, 2010

Traction-brabant 50

Un matin à mon réveil j’ai rêvé que je sortais du garage le numéro 50 de Traction-brabant. Vous parlez ! Je vous rassure ! Il ne s’agit pas du tout d’un rêve. Et d’ailleurs je n’ai pas rêvé à ça. J’y pense juste depuis deux trois mois. De plus, les chiffres ne signifient rien quand on fait de la poésie, surtout depuis qu’elle n’est plus régulière. Pourvu seulement que cet édito ne soit pas normal ! Toute tentation de respectabilité sera étouffée dans mon cerveau qui n’a jamais connu ça, comme une mégahonte. Je fais exprès de parler jeune dépassé.
Bref, fallait quand même marquer le coup, histoire d’oser vouloir que T-B ait son tout petit mot à dire en poésie. En tentant d’essayer non pas d’imposer mais simplement peut-être voyez-vous d’à peine quelque peu suggérer – nous sommes gens de lettres en démocratie - il convient de rester poli – d’autres choix éditoriaux que ceux qui respirent par tous leurs trous de nez le bon vieux consensus, y compris le plus redoutable de celui ou de celle qui dit qu’il refuse tout consensus car sinon, il ou elle ne sera plus pris pour un artostchte.
Donc, j’ai choisi d’ajouter un supplément d’âme au 50e numéro, ainsi que plusieurs illustrations, venant d’un auteur qui, parce qu’il était inspiré, a pu se permettre de mourir tout seul dans son coin en 2009. C’est bizarre parce que ses oeuvres de mort me donnent l’envie d’être plus en vie, mais pas pour rien, surtout pas pour bailler aux corneilles. Trop facile !
Il ne fut pas tellement à la mode le gars Ulrich, au moins à la fin de son existence. Un ami de la liberté qui a vécu toute sa vie en poésie en poussant le curseur trop loin, ce qui le fit durer moins longtemps que d’autres. Non que j’aie envie de donner dans l’hagiographie, c’est juste que j’aimerais lire plus souvent des poèmes comme les siens ! Peut-être qu’il n’y a que moi qui rêve de leur intensité rare ! Or, cette denrée précieuse n’a pas fini, du moins jusqu’à présent, dans des « vrais » livres. Cherchez l’erreur ! Est-ce qu’il ne faudrait pas créer des éditeurs pour les éditeurs, histoire de leur acheter de nouvelles paires de lunettes ? Que l’on ne me reproche pas de ne pas lire les livres publiés ! Trouvez-moi plutôt des petits Ulrich dedans ! Pourquoi ça se vendrait pas ? Parce que c’est trop noir ? Prouvez le moi ! Certains lecteurs attendent des poèmes qui ne les endorment pas. J’aimerais que ce genre de poésie là soit aussi édité, tandis que là, pardon, je roupille devant les poèmes des marchands de quatre saisons ou des briseurs de langage en mille morceaux, trimballés par leur manque de naturel. Alors, pour une fois, partageons autre chose. J’espère que vous sentirez la différence. Et donnez-moi en des nouvelles ! Sinon, tant pis !

P.M.

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